Se taire pour écouter
J’ai écrit un livre, il sort le 27 mars, et j’en suis très fière, j’avoue, je le trouve beau. Il parle du silence, de ce que c’est que de passer une semaine en silence, dans un centre spirituel, au bord de la mer, dans le golfe du Morbihan.
De ce que c’est, quand on se tait, que d’écouter : « parce que je me tais, les oiseaux chantent. Parce que le silence, le ciel s’emplit d’un tintement clair, d’un ravissement neuf. Oui. Soudain le ciel prend vie. C’est immense. Je redeviens petite. Je me sens emmaillottée tellement le monde est plein, solide. Il me tient serrée de tous ces êtres fous qui existent quelque part, qui tentent l’aventure, eux aussi, comme ils peuvent : des tortues bizarres des vers géants du fond des océans des papillons feuilles, des paresseux, des tardigrades, qui ressemblent à des ours en juste un millimètre, et depuis 500 millions d’années survivent à presque tout en se lyophilisant… moi aussi, je suis un miracle. Tout me semble si éblouissant que je n’ai plus peur. » J’y raconte comment, plongé dans la nature, soudain tout tombe, les règles les lois les habitudes, la course au profit, tout ce qu’on s’est construit :
j’ai retrouvé le monde, le vrai, celui où les hommes ne sont plus les juges des autres hommes, celui où les crabes les abeilles et le grand pin, les algues les coquillages et moi, on se tient la main. Celui où l’on n’est plus tout seul.
Ce n’est pas s’oublier, c’est au contraire, se retrouver.
J’espère que ce livre vous fera du bien autant qu’il m’en a fait.